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- Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL) (branche du syndicat FNSEA).
- Coopérative Laïta (Paysan Breton)
- Bonduelle
- Carrefour
- Thierry Belin, directeur commercial de Morteau saucisse (PME du Doubs de 200 personnes).
- Petit Navire
- Association nationale des industries alimentaires
- Carrefour
- Super U
- Intermarché
Note: Conformément à la loi, celles-ci devaient être bouclées le 28 février. Des discussions toujours très vives. L'année 2014 n'a pas échappé à la règle. Le secteur des produits laitiers s'est tout particulièrement échauffé. Juste avant l'échéance, les industriels ont tiré la sonnette d'alarme, appelant les distributeurs à faire preuve de responsabilité.
Note: En cause : la hausse du cours mondial du lait porté par une forte demande. En 2013, son prix a progressé de 9 % à 344 euros la tonne et la hausse se poursuit. Les éleveurs demandaient une revalorisation. Et les industriels souhaitaient une hausse tarifaire pour compenser cette envolée.
- « BOX DE NÉGOCIATIONS »
Note: La Fédération nationale des producteurs de lait (FNPL), branche du syndicat FNSEA, a annoncé lundi qu'elle allait s'inviter dans les « box de négociations ». Ils se sont donc rendus chez Carrefour et Leclerc. S'ils n'ont pas assisté aux confrontations fatidiques entre les acheteurs des grandes enseignes et les commerciaux des entreprises, ils ont pu discuter avec des représentants des distributeurs.
Cette intervention semble avoir porté ses fruits. La FNPL a publié un communiqué jeudi, pour dire que sa revendication d'un prix du lait à 380 euros la tonne pour 2014 avait été entendue. Les industriels ont donc pu négocier des hausses.
- SITUATION DIFFICILE POUR LES PME
Note: Le soulagement était palpable chez des acteurs comme la coopérative Laïta, présente pour la première fois sur le Salon avec sa marque Paysan Breton. Sa plaque de beurre habillée de vichy avait disparu des magasins Leclerc depuis près de deux semaines. Déréférencée. Une sanction de plus en plus fréquente.
Note: Bonduelle peut compter, dans sa négociation, sur son internationalisation, qui réduit sa dépendance au marché français. Il a été déréférencé en 2013 par Carrefour pour des produits traiteur sous marque distributeur (MDD). « Nous étions trop chers, mais nous ne voulons pas travailler à marge zéro », dit M. Bonduelle.
Conclusion
La situation est plus difficile encore pour des PME qui ne dépendent que du marché français. « Nous demandions 3 % à 5 % de hausse. Nous n'avons quasiment rien obtenu », estime Thierry Belin, directeur commercial de Morteau saucisse, une PME du Doubs de 200 personnes.
- « NOUS DEVIONS BAISSER LA QUALITÉ »
Note: Elle compte sur les relations directes nouées avec les supermarchés de sa région où elle négocie mieux ses prix en échange de services. Mais Morteau saucisse a dû abandonner un contrat de MDD avec Leclerc, qui lui coûte 10 % de son chiffre d'affaires. « Nous devions baisser la qualité pour atteindre le prix demandé », affirme M. Belin.
Note: Stabilité des prix aussi pour Petit Navire. « Nous avions demandé une augmentation de tarif de 10 %, la distribution une baisse de 6 %. Nous devrions signer sur une neutralité », selon Amaury Dutreil, directeur général délégué du groupe. Même son de cloche, stabilité, pour les volailles du groupe LDC.
Note: Les industriels sont au cœur de l'intense bataille sur les prix que se livrent les grandes enseignes. A preuve, en 2013, selon l'Association nationale des industries alimentaires, les prix des produits alimentaires n'ont progressé que de 0,3 %, contre une hausse de 2,9 % en 2012. Pour 2014, c'est le spectre de la déflation qui plane.
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Note: L'accueil mouvementé de M. Hollande au Sommet de l'élevage à Cournon-d'Auvergne (Puy-de-Dôme), en octobre 2013, alors qu'il venait justement pour annoncer un plan en faveur des éleveurs, ne l'incite pas au bain de foule prolongé.
- FAIRE DU LOBBYING
Note: Même s'il a défendu le budget de la politique agricole commune (PAC) à Bruxelles, le président, déjà handicapé par sa cote de popularité, sait que le terrain agricole ne lui est pas non plus très favorable.
Note: Mais les personnalités politiques ne sont pas seules à profiter de l'aubaine. Les professionnels de l'agriculture, les industriels, les enseignes de distribution, la restauration rapide, tous ces acteurs sont là pour tenter de séduire les badauds qui se pressent dans les allées mais surtout pour parfaire leur image et faire du lobbying.
Note: Les grandes enseignes de distribution comme Carrefour, Super U ou Intermarché redoublent d'effort pour vanter les relations qu'ils disent nouer avec des producteurs.
Note: Quant à la FNSEA (syndicat majoritaire), associée aux Jeunes agriculteurs, aux coopératives et à d'autres acteurs institutionnels, elle a souhaité organiser, à la veille de l'ouverture du Salon, les états généraux de l'agriculture.
Note: L'occasion de balayer des thèmes comme l'emploi, la modernisation et la simplification et de dresser une liste de demandes transmise au gouvernement. Mais aussi de reprendre la main après les vives opérations de contestation menées par les bonnets rouge en Bretagne ou par les céréaliers d'Ile-de-France.
Note: L'écotaxe avait servi d'étincelle. Même si la fièvre est un peu retombée, elle reste un des sujets de crispation, avec le prix du lait, les directives environnementales ou les OGM. Le gouvernement a déjà accordé cet été un assouplissement des règles pour favoriser l'élevage intensif de porcs.
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Note: Y aller n'est pas une garantie de succès, ne pas y être serait une faute. Fort de cette règle politique qu'un autre Corrézien, Jacques Chirac, grava jadis « au cul des vaches », François Hollande effectue, samedi 22 février, son troisième marathon de suite au Salon de l'agriculture, à Paris.
Note: Ce n'est pas auprès des agriculteurs que la cote de popularité de M. Hollande a chuté le plus fortement en 2013 : le président n'y a perdu « que » neuf points par rapport à 2012, contre une vingtaine dans les autres catégories socioprofessionnelles. Mais l'étiage était plus bas, et il se situe désormais à 21 %.
Note: Intitulée « Votes paysans », cette étude de l'IFOP est le fruit d'une enquête menée en 2012 auprès d'un échantillon de 1 500 agriculteurs. Première conclusion : cet électorat est « nettement ancré à droite ». Les candidats de droite et du centre ont obtenu 76,5 % de ses suffrages au premier tour de l'élection présidentielle – dont 44 % pour Nicolas Sarkozy –, soit 21 points de plus que dans l'ensemble de la population. Au second tour, M. Sarkozy avait obtenu dans cet électorat un score de près de 20 points supérieur à sa moyenne nationale.
Note: Dans un monde paysan qui est « tout sauf homogène », l'IFOP dessine plusieurs lignes de clivage. La plus pertinente, d'un point de vue électoral, est la taille de l'exploitation, la proportion de suffrages en faveur de la droite augmentant parallèlement au nombre d'hectares. Jusqu'à 30, le rapport de force était équilibré au second tour de la présidentielle ; au-delà, il a penché à droite, jusqu'à atteindre 86 % pour M. Sarkozy dans les exploitations de plus de 100 hectares. Le secteur du maraîchage et, dans une moindre mesure, les éleveurs de porcs et de volailles sont les seuls à avoir apporté des « soutiens significatifs » à M. Hollande, qui par ailleurs a mieux résisté, pour cet électorat, dans le sud de la France que dans le nord.
Conclusion
« Cette géographie électorale, note l'IFOP, n'est pas sans rappeler celle du vote aux chambres d'agriculture, la FNSEA enregistrant ses meilleurs résultats dans la moitié nord du pays, la concurrence des autres organisations (dont la Confédération paysanne marquée à gauche) se faisant davantage sentir dans le sud. »
- « MALAISE »
Note: L'institut a également examiné l'audience de Marine Le Pen au sein de cet électorat. Tout en notant que la présidente du Front national y a obtenu, au premier tour de la présidentielle de 2012, un score légèrement supérieur à sa moyenne nationale, l'IFOP indique que cette audience « y demeure nettement moins élevée que parmi les ouvriers et les employés ».
Note: « Les très bons scores obtenus par Marine Le Pen dans certaines zones rurales ne s'expliquent pas principalement par une poussée spectaculaire du FN dans les milieux agricoles mais plus par une progression dans l'électorat rural populaire », souligne l'IFOP, qui note que la candidate du FN a obtenu ses meilleurs résultats « dans les communes rurales ne comptant aucun agriculteur ».
Conclusion
Cette percée est d'autant plus significative que les paysans ne représentent plus qu'une « part marginale » de la population, y compris en zone rurale. Cette relative disparition d'un électorat qui fut longtemps réfractaire au vote d'extrême droite a laissé de la place au FN. Conclusion de l'IFOP : « La poussée frontiste dans les campagnes a été davantage le fait du malaise des milieux populaires ruraux que l'expression des crises frappant le monde paysan. »