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Notre monde est en perpétuel changement. | Notre monde est en perpétuel changement. | ||
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Sans en avoir toujours conscience, nous continuons d’organiser {{S|nos vies familiales, sentimentales et sexuelles}}, sur la base de clichés qui proviennent directement des dogmes religieux. De nombreuses personnes souffrent parce que, prisonnières de ces clichés et du droit qui est façonné sur leur base, elles se sentent coupables d’exister, font du mal à autrui ou ne peuvent pas organiser librement leur vie. Dans ces domaines, la seule limite qui doit exister est celle de ne pas nuire à autrui: tout le reste est préjugé. | Sans en avoir toujours conscience, nous continuons d’organiser {{S|nos vies familiales, sentimentales et sexuelles}}, sur la base de clichés qui proviennent directement des dogmes religieux. De nombreuses personnes souffrent parce que, prisonnières de ces clichés et du droit qui est façonné sur leur base, elles se sentent coupables d’exister, font du mal à autrui ou ne peuvent pas organiser librement leur vie. Dans ces domaines, la seule limite qui doit exister est celle de ne pas nuire à autrui: tout le reste est préjugé. | ||
La laïcité ne signifie pas que l’État doit se désintéresser des religions, ni en faire abstraction. Bien au contraire, cela signifie que l’{{S|éducation sur le fait religieux (compris comme fait culturel) doit être sérieuse, neutre et obligatoire}}. Laisser les citoyens, dont notamment les enfants, sans connaissances solides des religions et des enjeux de pouvoir qui les entourent, c’est les laisser à la merci des prêcheurs qui tenteraient de les manipuler. À cet égard, toutes les religions doivent être traitées sur pied d’égalité, car c’est en connaissant la religion de notre voisin autant qu’il connaît la nôtre que l’on apaise les tensions interconfessionnelles.[[Image:Right_pointing_double_angle_quotation_mark.svg| | La laïcité ne signifie pas que l’État doit se désintéresser des religions, ni en faire abstraction. Bien au contraire, cela signifie que l’{{S|éducation sur le fait religieux (compris comme fait culturel) doit être sérieuse, neutre et obligatoire}}. Laisser les citoyens, dont notamment les enfants, sans connaissances solides des religions et des enjeux de pouvoir qui les entourent, c’est les laisser à la merci des prêcheurs qui tenteraient de les manipuler. À cet égard, toutes les religions doivent être traitées sur pied d’égalité, car c’est en connaissant la religion de notre voisin autant qu’il connaît la nôtre que l’on apaise les tensions interconfessionnelles.[[Image:Right_pointing_double_angle_quotation_mark.svg|9px]]</div> | ||
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► Manifeste du Parti Pirate Vaudois (2015)
Vers un Nouveau Monde...
Notre monde est en perpétuel changement.
La société d’aujourd’hui est faite de réseaux multilatéraux, qui sont les nouveaux lieux de rencontre entre les individus.
Internet est le plus évident symbole de cette révolution. Le grand réseau mondial nous donne, à toutes et à tous, d’incroyables possibilités de communication et d’échange. Chacun d’entre nous est désormais à la fois récepteur et diffuseur d’immenses richesses culturelles et d’informations, sans les intermédiaires du passé. La multitude d’opinions s’exprimant sur le web est le signe d’une nouvelle diversité intellectuelle. Mais ces changements ne concernent de loin pas qu’Internet ou les idées culturelles: la vie « réelle » fonctionne de plus en plus sur le modèle d’un réseau. Par exemple:
- Les familles d’aujourd’hui se décomposent, pour mieux se recomposer. La famille nucléaire « traditionnelle » tend à disparaître, au profit de celles qu’on appelle parfois multiples ou tribales.
- De même, nous sommes maintenant habitués à changer de travail régulièrement, voire à cumuler plusieurs emplois à la fois, alors que nos ancêtres passaient toute leur vie au service d’un seul employeur. Nous sommes aussi plus fréquemment sujets à manquer d’emploi.
- L’économie se décentralise petit à petit sous l’influence de la technologie. Les individus étant désormais connectés les uns aux autres, il est possible à chacun d’ouvrir un hôtel ou un restaurant à domicile, de faire du covoiturage ou d’exploiter un taxi privé, etc.
- La politique internationale n’est plus orientée sur de grands blocs séparés par un « rideau de fer ». Elle est faite d’alliances à géométrie variable, selon les thèmes et intérêts du moment. Ainsi, le « centre du monde » n’est plus uniquement occidental, mais global et multipolarisé.
Demain, ce phénomène de décentralisation et de mise en réseau concernera encore bien d’autres domaines:
- Peut-être imprimerons-nous bientôt, en 3D et à la maison, une partie de nos biens de consommation, et ce au moyen d’une énergie renouvelable que nous aurons nous-mêmes produite.
- De même: la protection de notre environnement ne pourra se faire que par un mouvement de réseau global, mettant en commun toutes nos forces individuelles.
Nous, Pirates, pensons qu’il faut adapter la politique à cette nouvelle réalité. Nous sommes donc résolument pragmatiques et tournés vers l’avenir.
Toute autre point de départ constituerait une attitude passéiste, donc vouée à l’échec et présentant des risques pour l’équilibre de la planète. En particulier, certains partis politiques semblent considérer que le monde moderne va mal et qu’il faudrait en revenir à la « société d’avant ». Selon nous, ces idées conservatrices sont complètement irréalistes et tout à fait irresponsables.
Et de nouveaux enjeux
Parce qu’il n’est plus fait de situations bilatérales, notre nouveau monde est plus complexe.
Ce monde nous offre à toutes et tous des chances inédites d’enrichir nos vies. Nous sommes confrontés à des idées de tous bords, à des gens de tous les pays, couleurs et religions. Ce nouveau monde nous permet de bénéficier d’une liberté jusque-là inégalée, car les carcans simplistes du passé disparaissent peu à peu. Il rend obsolètes et prévisibles les tentatives de redressement unilatérales de partis exigeant les extrêmes. Cela provoque et stimule le besoin de connaissances pour toutes et tous.
Cette liberté n’est pas seulement individuelle, elle est aussi collective. On ne peut pas résumer le monde d’aujourd’hui à l’individualisme totalitaire, ou pire, au nombrilisme, car nous sommes de plus en plus intimement connectés les uns aux autres, et donc de plus en plus concernés les uns par les autres.
Cependant, cette nouvelle liberté comporte aussi des risques, parce qu’elle peut aiguiser les appétits de ceux qui voudraient s’en emparer au détriment des autres.
Par ailleurs, la liberté est synonyme de responsabilité. Responsabilité individuelle bien sûr, mais aussi la responsabilité collective de veiller les uns sur les autres, au sein des multiples réseaux dont nous faisons partie.
Le principal objectif de la politique du XXIe siècle doit donc être de maintenir le fragile équilibre des libertés avec pour principal dénominateur commun, l’humanisme.
Les valeurs des pirates Vaudois
Les libertés réelles de toutes les citoyennes et citoyens
La liberté est au centre des valeurs pirates.
Cela semble à première vue sonner comme une grande idée abstraite et maintes fois répétée. Mais plutôt qu’un concept, ce sont les libertés concrètes de toutes les citoyennes et citoyens que le Parti Pirate s’engage à défendre.
Par exemple:
- La liberté de pouvoir s’exprimer et agir en ligne sans être surveillé, et avec la garantie d’un droit à l’oubli.
- D’un point de vue économique, la liberté est aussi synonyme de pouvoir d’achat, contre l’érosion duquel les Pirates s’engagent. Si l’on lutte pour la liberté concrète, il faut donner à chacun les moyens de la vivre, dont notamment des moyens financiers. Ce n’est pas parce que les entreprises s’organisent en réseaux et fusionnent que les richesses doivent également se concentrer.
- Le respect de l’environnement est aussi une condition de l’existence des libertés concrètes. Il faut donc éviter que l’exercice de la liberté se fasse au détriment de notre planète.
Pour nous Pirates, défendre la liberté signifie défendre les moyens d’action concrets de toutes et tous. Cela veut dire que la véritable liberté ne va pas sans une grande part d’égalité. Nous pensons donc que l’opposition entre « gauche » et « droite » en politique est dépassée. Nous sommes libéraux, donc égalitaires, mais de manière transversale:
- contrairement aux partis de gauche, nous mettons la liberté individuelle et collective au premier plan, et non des idéaux égalitaires.
- contrairement à la droite libérale, nous voulons garantir des libertés réelles au plus grand nombre, plutôt que de défendre la seule liberté des plus riches (qui du coup, continuent à s’enrichir).
Aujourd’hui, ni la gauche ni la droite ne défendent les libertés du plus grand nombre: la gauche défend les plus pauvres, et la droite les plus riches. La conséquence logique en est que les citoyennes et citoyens sont nombreux à ne plus se reconnaître dans les partis traditionnels.
L’histoire récente nous a montré que ces idéologies, de gauche comme de droite, ont atteint leurs limites. Pensons à l’échec cuisant des régimes communistes, mais aussi à la dérégulation financière, qui a mené à de nombreuses crises dont nous payons encore aujourd’hui la facture.
Ce n’est pas un hasard si la gauche et la droite sont aujourd’hui à bout de souffle: leur antagonisme est le reflet de l’ancien monde, celui qui vivait d’oppositions simplistes, dans lequel chacun avait un seul rôle, une seule culture et un seul destin.
La redéfinition des rôles de l’État et des particuliers qui le dépassent
Cette conception de la liberté a un impact sur notre vision du rôle de l’État:
- Contrairement à la gauche, nous ne croyons pas à l’État providence, à l’État qui interviendrait sans cesse pour porter l’égalité à bout de bras.
- Nous refusons tout autant le « laisser-faire » voulu par les « libéraux », qui se battent pour systématiquement pour le moins d’État possible, afin de laisser les uns abuser des autres.
De par sa puissance, l’État peut être une menace pour la liberté, lorsqu’il surveille ou emprisonne sans loi ni justification. Mais il est à la fois la garantie qui nous permet, à toutes et à tous, de jouir de nos libertés en nous préservant du désordre et du « diviser pour mieux régner ». Nous défendons donc une recherche permanente d’équilibre quant au rôle de l’État, qui doit être strictement contrôlé tout en étant suffisamment présent pour réaliser l’harmonie sociale et préserver la neutralité de l’espace public face aux appétits des privés les plus puissants.
Aujourd’hui, l’État n’est plus qu’un réseau de pouvoir parmi d’autres. Dans certains domaines en particulier, il est complètement dépassé:
- Ainsi, la plupart des décisions concernant Internet se prennent hors de l’État. Nos parlementaires ne comprennent pas toujours les enjeux, ou n’ont simplement pas les moyens d’agir. Lorsqu’ils agissent, c’est souvent pour renforcer l’appareil de la surveillance de masse, tout en laissant échapper les vrais ennemis des droits des individus. Quels véritables pouvoirs ont encore les autorités suisses face à Google ou Facebook?
- Certaines multinationales (que l’on peut voir comme des « réseaux d’entreprises ») ont acquis un pouvoir qui dépassent la plupart des pouvoirs étatiques: présentes sur tous les continents, elles disposent de finances et de moyens technologiques avec lesquels peu d’États sur Terre peuvent rivaliser. Pour ne prendre qu’un exemple, même les États occidentaux ne parviennent pas à taxer Apple à la mesure de ses bénéfices réels.
Puisque nous sommes réalistes, nous devons accepter cette perte de vitesse de l’État. Cependant, nous croyons que si notre État ne peut plus tout régir, alors les privés qui s’y sont substitué doivent nous garantir les mêmes droits fondamentaux que lui (droit à la liberté, à l’égalité, à la sécurité, etc.). Toute personne ou entreprise dont les ressources dépassent certaines limites doit traiter les citoyens comme l’État le ferait. Ces droits ne peuvent pas être modifiés par des déclarations unilatérales (p. ex. des conditions générales).
La défense de la démocratie
La seule manière de réaliser les libertés du plus grand nombre consiste à laisser le plus grand nombre gouverner. Les Pirates sont donc intimement attachés à l’idée de la démocratie, comme synonyme de la liberté collective qu’un peuple a de décider de son avenir.
Cela implique de défendre la démocratie face à deux phénomènes particuliers:
- Tout d’abord, des entités extérieures à l’État mais détenant un grand pouvoir concret font un travail actif d’infiltration de l’État, afin de fabriquer des décisions et des lois en leur faveur, qu’ils achètent parfois à grands flots d’argent. Nous pointons du doigt les lobbies, car ils amènent, sans montrer leurs visages, à de dangereux déséquilibres dans les lois. L’influence des grandes entreprises dans le débat politique doit être limitée au strict minimum. Les revenus détaillés des élus et les comptes des partis politiques doivent être publiés, y compris s’agissant de prestations en nature. Le pouvoir de l’argent doit être limité et totalement visible.
- En outre, la démocratie comporte le risque de s’autodétruire, lorsque le peuple prend de lui-même des décisions antidémocratiques ou contradictoires. Ainsi, nous plaidons pour un contrôle renforcé des initiatives populaires, afin d’éviter que les droits populaires ne puissent être utilisés pour tromper le peuple sur les enjeux de son vote.
La laïcité
Puisque nous sommes libres, nous sommes aussi libres de croire et de pratiquer nos croyances. Cependant, la plupart des grandes religions s’opposent à l’objectif d’une société libre, égalitaire et responsable. Dès lors qu’elles tentent d’exercer une influence politique, elles sont donc incompatibles avec les valeurs pirates. C’est la raison pour laquelle les Pirates tiennent fermement à la laïcité.
Contrairement à ce que nous croyons parfois, la société suisse est encore largement sous influence religieuse. N’oublions pas que la Constitution suisse commence par « Au Nom de Dieu Tout-Puissant », tandis que le préambule de la Constitution vaudoise fait référence à la « Création », ce qui est un comble quand on pense que la plupart des vaudoises et vaudois seraient opposés à l’enseignement des croyances créationnistes dans leurs écoles! Dans une société libre, les citoyennes et citoyens doivent pouvoir se défaire de ce conditionnement latent de la pensée.
Sans en avoir toujours conscience, nous continuons d’organiser nos vies familiales, sentimentales et sexuelles, sur la base de clichés qui proviennent directement des dogmes religieux. De nombreuses personnes souffrent parce que, prisonnières de ces clichés et du droit qui est façonné sur leur base, elles se sentent coupables d’exister, font du mal à autrui ou ne peuvent pas organiser librement leur vie. Dans ces domaines, la seule limite qui doit exister est celle de ne pas nuire à autrui: tout le reste est préjugé.
La laïcité ne signifie pas que l’État doit se désintéresser des religions, ni en faire abstraction. Bien au contraire, cela signifie que l’éducation sur le fait religieux (compris comme fait culturel) doit être sérieuse, neutre et obligatoire. Laisser les citoyens, dont notamment les enfants, sans connaissances solides des religions et des enjeux de pouvoir qui les entourent, c’est les laisser à la merci des prêcheurs qui tenteraient de les manipuler. À cet égard, toutes les religions doivent être traitées sur pied d’égalité, car c’est en connaissant la religion de notre voisin autant qu’il connaît la nôtre que l’on apaise les tensions interconfessionnelles.Cette déclaration a été adopté à Lausanne, le 8 février 2015, par l’Assemblée générale du Parti Pirate vaudois.
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