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Équipe Programme/Agriculture:Analyse/010:Maltraitance animale : les députés veulent une vidéosurveillance obligatoire dans les abattoirs

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Analyse : #001 #002 #003 #004 #005 #006 #007 #008 #009 #010

« Lever l’omerta » sur les abattoirs, ces lieux, source d’inquiétudes et de fantasmes, où l’on cache la mort des animaux. Tel est l’objectif du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie, rendu public mardi 20 septembre


Ce texte de 255 pages, riche et précis, avance 65 propositions pour améliorer le bien-être des bêtes mais aussi celui des salariés. Avec une mesure phare : rendre obligatoire le contrôle vidéo dans les abattoirs, en installant des caméras partout où des animaux vivants sont conduits ou tués.


La commission, la première sur cette question en France, a été créée le 22 mars par l’Assemblée nationale, à la suite des nombreux scandales de maltraitance animale dans des abattoirs révélés par l’association L214.

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Autant d’infractions aux législations en vigueur, en particulier au règlement européen de 2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort, entré en application en 2013 en France.


Ces sévices heurtent aussi une opinion publique de plus en plus sensible aux questions de bien-être des bêtes.


Les 30 députés de la commission ont entrepris de « faire la lumière sur les boîtes noires que constituent les 941 abattoirs de boucherie et de volaille français, en étant les plus exhaustifs, rigoureux et objectifs possible », explique son président, le député de Charente-Maritime Olivier Falorni (RRDP), qui a toutefois choisi « d’éviter le débat sur la consommation de viande ».


Entre avril et juillet, les parlementaires ont réalisé 38 auditions publiques des acteurs impliqués – directeurs d’abattoirs, éleveurs, associations, chercheurs, etc. – et effectué quatre visites inopinées dans des établissements. Un travail de terrain mené en parallèle de la campagne d’inspection des 263 abattoirs de boucherie lancée en avril par le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.


« Insuffisance des contrôles »

Les conclusions du rapport sont sévères. [...] Des manquements qui concernent tous types d’établissements, depuis les petits abattoirs locaux, souvent publics ou coopératifs, aux grands abattoirs industriels, qui tuent plusieurs millions d’animaux par an. « Aucun lien ne peut être établi entre le statut (public ou privé) et la taille des abattoirs et leur respect de la réglementation relative à la protection animale », assure le rapporteur Jean-Yves Caullet.


Le rapport avance différentes pistes pour pallier « l’insuffisance des contrôles des abattoirs et de transparence ». Il s’agit d’augmenter les effectifs des services vétérinaires et de mieux les former à la protection animale. Si 1 300 agents de la direction générale de l’alimentation sont constamment présents dans les 941 établissements afin de les contrôler, leurs effectifs sont en baisse (−19 % en dix ans, malgré la création de nouveaux postes depuis 2015) et leur rôle est tourné en priorité vers l’inspection sanitaire, « au détriment » du bien-être des bêtes.


Ces agents devraient disposer d’un nouvel outil : la vidéosurveillance, qui serait généralisée dans l’ensemble des endroits « critiques » des abattoirs, à savoir les quais de déchargement, la zone de stabulation (où les animaux sont maintenus avant d’être tués) et les postes d’abattage. Cette mesure, demandée de longue date par les associations et redoutée par une partie des professionnels, « doit être encadrée par la loi afin d’en délimiter les finalités », à savoir le bien-être animal et éventuellement la formation des ouvriers.


« Il faut éviter qu’elle ne devienne un outil de surveillance des salariés », préviennent les députés, qui ont auditionné la Commission nationale de l’informatique et des libertés sur la question. Les images seraient visibles par les services vétérinaires, les directions d’abattoirs, voire les syndicats, mais pas par les associations. « Nous enjoignons l’Etat à aider financièrement les petits abattoirs pour l’installation des caméras », précise M. Falorni.


« Ouverture aux associations »

Le rapport recommande également la présence obligatoire, dans les abattoirs de plus de cinquante salariés, d’un agent vétérinaire aux postes d’étourdissement et de mise à mort. Afin de « mettre fin au sentiment de quasi-impunité de certains opérateurs », le document invite à requalifier les actes de malveillance en délit, en cas de récidive. Enfin, le contrôle renforcé doit passer, pour M. Falorni, par « une plus grande ouverture aux associations, un droit de visite des parlementaires et la mise en place de comités locaux de suivi de site rassemblant toutes les parties ».


Parmi les autres mesures, la commission propose d’investir dans la modernisation des matériels, de renforcer la formation des salariés et de revaloriser leurs métiers, de créer un Conseil national d’éthique des abattoirs ou encore de soutenir l’expérimentation de dispositifs mobiles, afin de limiter la souffrance engendrée par le transport.


Le rapport aborde enfin la question sensible de l’abattage rituel. Aujourd’hui, au nom de la liberté des cultes, des dérogations à la loi autorisent des sacrificateurs à égorger les bêtes en pleine conscience, pour que la viande soit considérée comme hallal ou casher, ce qui « suscite un débat légitime », note le texte. Les députés proposent d’introduire deux nouvelles techniques : l’étourdissement réversible (qui ne provoque pas la mort de l’animal) et l’étourdissement post-jugulation (qui rend les animaux inconscients quelques secondes après la saignée). Mais dans l’immédiat, les responsables des cultes juif et musulman refusent toute forme d’étourdissement.


« On a essayé de donner une feuille de route complète sur le sujet, estime Olivier Falorni, qui propose, à titre personnel, d’adosser à la Constitution une charte des droits des animaux. On espère maintenant que l’exécutif, en particulier le ministère de l’agriculture, partagera nos propositions et s’impliquera pour les mettre en application. »


« L’existence de cette commission d’enquête est une bonne chose, puisqu’elle a élevé à un niveau politique la question animale, qui devient un sujet sérieux. Mais on aurait aimé que la réflexion porte sur pourquoi on tue les animaux. La commission s’est censurée sur ce point dès le départ », regrette Brigitte Gothière, porte-parole de L214. Et de rappeler : « La France abat trois millions d’animaux par jour. Il faudrait réfléchir à ces chiffres colossaux et voir comment les limiter. On attend la prochaine personnalité politique qui osera remettre en cause notre modèle alimentaire. »


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Compassion in World Farming (CIWF), continue son combat pour dénoncer un aspect différent de la maltraitance animale, moins médiatisé mais tout aussi crucial : les transports d’animaux vivants sur de longues distances.


Cette enquête a été réalisée entre le 23 et le 29 juin par les associations allemande, néerlandaise et suisse Animal Welfare Foundation, Eyes on Animals et Tierschutzbund Zürich, qui ont inspecté 109 camions transportant près de 6 000 broutards (jeunes veaux mâles sevrés qui se nourrissent de lait maternel et d’herbe) et vaches gestantes. Contrairement aux précédentes vidéos, qui filmaient les transports des animaux jusqu’à la Turquie, ou encore les voyages interminables de jeunes veaux à travers l’Europe, les enquêteurs ont cette fois posé leur caméra à Kapikule, à la frontière bulgaro-turque.


Se nourrir des excréments

Après plusieurs milliers de kilomètres, les bovins, en provenance de toute l’Europe, s’y retrouvent bloqués des dizaines d’heures – jusqu’à dix jours – sans possibilité de sortir des camions. Les températures peuvent atteindre 38 °C et les systèmes d’abreuvement ne sont souvent pas adaptés ou souillés. Déshydratés, les animaux lèchent désespérément les barreaux. D’autres s’effondrent. Faute d’aliments, les bêtes vont jusqu’à se nourrir de leurs excréments. Les animaux malades ou blessés sont abandonnés au milieu de leurs congénères.


Durant la semaine d’enquête, cinq femelles gestantes donnent naissance à leur petit dans les camions. L’une d’entre elle subit une césarienne en pleine rue. Les employés tentent de la remettre dans le camion, sans l’avoir recousue, avant de l’abattre dans la rue, pleinement consciente. Les bêtes partent ensuite vers des centres d’engraissement ou continuent leur voyage vers le Proche-Orient.


« Ce sont des images épouvantables, qui montrent des animaux dans de grandes souffrances, avec des infrastructures et des contrôles totalement défaillants. Et le tout en violation des réglementations françaises et européennes, dénonce Léopoldine Charbonneaux, directrice France de CIWF. Pourtant, ni la Commission européenne ni les Etats membres n’interviennent. »


Quatorze heures de transport

Un règlement européen de 2005, relatif à la protection des animaux pendant le transport, pose en effet comme principe que « nul ne transporte ou ne fait transporter des animaux dans des conditions telles qu’ils risquent d’être blessés ou de subir des souffrances inutiles ». Il stipule en particulier que, pour les veaux sevrés, la durée de voyage ne doit pas dépasser quatorze heures, renouvelables, avec une pause d’une heure « notamment pour être abreuvés et, si nécessaire, alimentés ».


« Etant donné que les règles minimales de bien-être animal ne sont pas respectées, nous demandons l’arrêt des transports longue distance hors de l’Union européenne, et une limite à 8 heures au sein de l’UE, poursuit l’association, qui propose aux internautes d’écrire au ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, afin de l’inciter à stopper les exportations vers la Turquie. Il faudrait restructurer la filière française pour engraisser les bovins chez nous afin d’exporter de la viande plutôt que des animaux vivants. »


80 000 bovins français exportés en Turquie en 2015

Si les enquêteurs n’ont inspecté qu’un seul camion français – ainsi qu’un camion italien transportant des bêtes françaises –, l’Hexagone n’en demeure pas moins le troisième exportateur d’animaux vivants dans l’Union européenne et le premier en dehors de l’UE, principalement vers la Turquie avec 80 000 têtes en 2015, selon les chiffres d’Eurostat.


Le CIWF, qui regrette des « contrôles trop peu nombreux et laxistes », se réjouit toutefois d’un « début de prise de conscience » : le 29 août s’est tenue la première journée mondiale de mobilisation contre le transport d’animaux vivants, avec comme mot d’ordre : « Des animaux, pas des marchandises ! »


Source

Des caméras dans les abattoirs, pour lutter contre les maltraitances animales(copie PDF) http://abonnes.lemonde.fr/planete/article/2016/09/20/abattoirs-pour-lutter-contre-la-maltraitance-les-deputes-veulent-imposer-le-controle-video_5000435_3244.html PLANETE

La commission d’enquête parlementaire sur les abattoirs fait 65 propositions pour améliorer le bien-être des bêtes et les conditions de travail des salariés.

et

Source
Planète

Le calvaire des animaux transportés sur des milliers de kilomètres jusqu’à la Turquie.(copie PDF) http://ecologie.blog.lemonde.fr/2016/09/27/le-calvaire-des-animaux-transportes-sur-des-milliers-de-kilometres-jusqua-la-turquie/ IDEES

Après quinze ans passés dans l’agriculture conventionnelle, ce francilien a décidé de convertir son exploitation à l’agriculture biologique pour réduire ses charges.

  • Règlement européen de 2009 sur la protection des animaux au moment de leur mise à mort (entré en application en 2013 en France).
  • Olivier Falorni, député de Charente-Maritime.
  • Stéphane Le Foll, ministre de l’agriculture.
  • Jean-Yves Caullet, rapporteur de la commission d’enquête parlementaire sur les conditions d’abattage des animaux de boucherie (20.09.2016)
  • Brigitte Gothière, porte-parole de L214.
  • Animal Welfare Foundation
  • Eyes on Animals
  • Tierschutzbund Zürich
  • Léopoldine Charbonneaux, directrice France de CIWF (Compassion in World Farming).