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Cannabis

Plus de 850 000 français fument du haschisch au moins 10 fois par mois, selon la dernière étude de l'Observatoire des Drogues et des Toxicomanies. La jeunesse tricolore établit ainsi un record européen en vert, jaune et rouge.

Elle devance même la Hollande, où pourtant tout un chacun peut acheter du cannabis légalement dans les coffee-shops foisonnants des centres-villes.

Nous devons avoir le courage d’en tirer les conclusions qui s'imposent. La consommation de psychotropes ne trouve pas ses causes dans la provenance des produits. Que le vecteur de distribution soit légal ou souterrain, un grand nombre d'individus persistent à user régulièrement de ces drogues.

De plus, ce nombre a tendance à augmenter plus rapidement quand les substances sont interdites. En effet, lorsque le cannabis est interdit, les jeunes sont complètement laissés à eux mêmes. Dans les pays réglementant la vente, les consommateurs sont encadrés par des usages, des coutumes, des infrastructures, bref, une culture de consommation. L'interdiction condamne les jeunes français non seulement à un isolement, mais en plus les confronte aux dangers de l'illégalité (rackets, produits frelatés, coupés avec des substances mortelles, contacts avec la pègre, ...)

La société n'a pas le droit de mettre à l'écart 850 000 individus parce que leur pathologie s'exprime d'une manière qu'elle juge répréhensible. Les causes de la consommation sont individuelles. Les fumeurs cherchent avant tout à fuir par tous les moyens l'ennui du quotidien.

L'Etat a-t-il les moyens et la légitimité d'obliger les citoyens à être heureux ? Au contraire, il est censé favoriser les conditions de ce bonheur, et surtout pas de les imposer, car le bonheur est une notion relative à chaque individu.

Lorsqu'une part aussi importante de la population fume ainsi, on peut en déduire que l'État n'est pas efficace ni à imposer le bonheur, ni à le favoriser. Au contraire, la répression frappe ceux qui sont les plus désespérés. On leur interdit de fuir. L'interdiction des drogues punit les victimes de l'inefficacité étatique.

La question des drogues est une question morale. Or la morale est légitime uniquement à l'échelle de l'individu. La mission de l'Etat est d'organiser la société. Or cette société évolue, et le Droit accompagne cette évolution.

Il est clair que certaines drogues peuvent être très dangereuses. Mais il faut prendre conscience qu'elles ont toujours été, depuis l'aube des temps, un moyen d'exploration de l'esprit humain. Lorsque les individus ne trouvent plus dans le monde matériel assez d'espoir, ils se retournent sur eux-mêmes pour chercher la part de créativité, de plaisir et d'imagination présente en chacun de nous. C'est un mécanisme naturel d'autodéfense. Les drogues amplifient ce procédé en plongeant les toxicomanes dans leur propre inconscient. Ils sont donc immergés dans la partie la plus créative de leur esprit. L'Etat n'a pas le Droit de dire si ce phénomène est bien ou mal, car il n'engage que l'individu lui-même. Le risque est grand, certes, mais chacun est en Droit de trouver sa propre réponse, puisqu'il s'agit d'une question morale touchant à la liberté de conscience.

La légalisation du cannabis ne changera pas la morale de ceux qui pensent que c'est mal de fumer. Cette morale ne doit en aucun cas contraindre L'Etat à sanctionner ce qui devrait être considéré comme une pathologie. Au contraire, L'Etat devrait entourer ces individus qui sont les plus fragiles de notre société malade. Il n'est pas interdit de conduire des motos sous prétexte que tous les motards finissent par avoir un accident, car certains survivent.

Par ailleurs, le Droit positif est marqué par de profonds paradoxes en la matière. Comment justifier que 3,8 millions de français se fassent prescrire des médicaments psychotropes, alors que les antidépresseurs, anxiolytiques et autres sont plus dangereux et puissants que le cannabis ? Leurs effets sont plus forts, puisque ce sont des molécules synthétisées spécifiquement. La dépendance induite est très rapide et beaucoup plus douloureuse.

Si 850 000 individus persistent à fumer du cannabis, c'est que leur opinion morale est dissidente. La dissidence ne doit pas être interdite, mais étudiée et contrôlée. L'Etat a choisi l'absence de contrôle en répondant moralement à la question des drogues. Cette réponse est illégitime, car elle bafoue deux libertés fondamentales établies par la constitution française : La liberté d'user de son corps et la liberté de conscience.


Auteur : Berserk[4]