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Équipe Programme/Agriculture:Analyse/001:Et si on produisait plus avec moins de pesticides et d’engrais

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Analyse : #001 #002 #003 #004 #005 #006 #007 #008 #009 #010


Le rendement économique des céréaliers peut être substantiellement augmenté – jusqu’à 200 euros par hectare de blé
Le cours du blé tendre est à 200€/tonne en Avril 2014 150€/tonne à la date de l'article (27/06/2016). Le rendement moyen en blé en France est de 7,15t/ha. --> +28€/tonne (+20%) (Zidjinn)
en divisant par deux la quantité d’herbicides et d’engrais azotés épandus.


« Dans un champ de blé, l’agriculteur a deux outils de pilotage principaux : les herbicides et l’azote. Il met de l’azote pour avoir plus de blé et des herbicides pour avoir moins d’adventices [mauvaises herbes] ».


« Mais lorsqu’il met de l’azote, ajoute-t-il, les adventices l’utilisent aussi. Notre idée a donc été de chercher à étudier la compétition qu’il pouvait y avoir entre le blé et les adventices.»


« Ce que l’on montre, grosso modo, c’est que les herbicides font baisser la diversité d’adventices en détruisant bien plus les espèces rares que les espèces les plus communes qui portent, elles, préjudice aux cultures », explique Vincent Bretagnolle.


Pour la première fois en plein champ

En station, dans des conditions ultracontrôlées, les instituts techniques trouvent des résultats à l’opposé, constate en effet le chercheur. Mais ces conditions ne sont jamais remplies en plein champ, en conditions réelles. C’est tout l’intérêt de travailler comme nous le faisons, à l’échelle du paysage, en tenant compte de toutes les diversités de comportements des agriculteurs, des différents environnements, etc. »


Aussi incroyable que cela paraisse, de tels essais, grandeur nature, « n’avaient au­paravant jamais été menés en plein champ », précise Vincent Bretagnolle. En milieu contrôlé, les problèmes sont considérés et traités un par un, indépendamment les uns des autres.


Plus de pollinisateurs, plus d’oléagineux

« Entre la floraison du colza et celle du tournesol, les abeilles et les pollinisateurs en général sont confrontés à une forme de disette, explique Clovis Toullet, chercheur associé au dispositif Ecobee, mis en place par l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) et hébergé par la zone atelier. Au cours de cette période, ce sont précisément les adventices qui permettent de nourrir les abeilles. » [...] il a été possible de montrer que c’est une adventice (par ailleurs élégante), le coquelicot, qui fournit à ­certaines périodes de l’année jusqu’à 60 % de leur pitance aux ruches.


Éradiquer trop d’adventices, c’est donc affaiblir les colonies d’abeilles et les pollinisateurs sauvages. C’est, en conséquence, prendre le risque de faire chuter les rendements des cultures de tournesol et de colza avoisinantes. C’est un des autres grands résultats obtenus à Chizé.


Résultat : confirmant des travaux précédents, publiés par d’autres équipes, les chercheurs du CEBC montrent que l’augmentation de l’abondance de pollinisateurs peut augmenter les rendements du tournesol de 20 % environ. « Sur le colza, ajoute M. Bretagnolle, augmenter d’un facteur dix l’abondance de pollinisateurs peut faire grimper le rendement de 34 %, ce qui est consi­dérable. »


Le bio bénéficie-t-il au conventionnel ?

D’où les bénéfices rendus par les zones ou les systèmes agricoles qui permettent aux pollinisateurs de s’alimenter et de survivre. Et en particulier les prairies où la diversité florale est importante, ou encore les parcelles conduites en agriculture biologique.


« Typiquement, on trouve en moyenne une di­versité d’espèces florales deux fois supérieure sur les parcelles conduites en agriculture biologique, par rapport à ce que l’on trouve dans celles ­conduites en conventionnel, dit ainsi Sabrina Gaba, chercheuse au Laboratoire agroécologie de l’INRA, à Dijon, et qui travaille sur la zone atelier. Mais nous avons montré que les effets du paysage comptent énormément : la diversité est ­augmentée dans les paysages riches en parcelles bio et cette plus grande richesse est essentiellement le fait de la présence d’espèces rares, donc sans impact attendu sur la production agricole. »


Effondrement massif des insectes

En 2013 et 2014, les chercheurs du CEBC ont mené une expérimentation sur du colza traité au thiaméthoxame (A) (un néonicotinoïde). L’un des préalables à l’étude était de contrôler les quantités de substances retrouvées dans le pollen et le nectar des plantes traitées « Or nous avons eu la surprise de dé­couvrir également de l’imidaclopride (B), un autre néonicotinoïde auparavant utilisé sur le blé, dit Fabrice Allier, ingénieur à l’Institut technique et scientifique de l’apiculture et de la pollinisation et associé au centre de Chizé. Parfois, on voit que du blé Gaucho [nom commercial du blé dont les semences ont été enrobées d’imidaclopride (B)] a été planté il y a plusieurs années, mais que des résidus d’imidaclopride (B) persistent dans le nectar et le pollen du colza planté aujourd’hui sur les mêmes parcelles. » [...] La découverte, publiée à l’automne 2015 dans la revue Proceedings of the Royal Society B, est d’autant plus surprenante que les taux d’imidaclopride (B) retrouvés dans ces plantes mellifères, très attractives pour les abeilles, excèdent parfois les taux de thiaméthoxame (A) détectés – molécule avec laquelle elles ont pourtant été traitées !
Depuis 2012-2013, on assiste à un effondrement massif des insectes. Les populations de carabes, un petit scarabée qui est ici l’espèce la plus commune et qui remplit d’importantes fonctions écosystémiques, ont chuté de 90 % en vingt ans. Cette tendance, on peut l’observer sur un grand nombre de taxons [catégories d’êtres vivants] : pour l’alouette des champs, pour le campagnol, on est sur un rythme comparable d’effondrement. C’est très inquiétant. »


Le plus déprimant, pour les chercheurs, n’est pourtant peut-être pas tant de documenter le désastre que de produire des connaissances dont les décideurs semblent n’avoir que faire…


Source
Agriculture : et si on produisait plus avec moins de pesticides et d’engrais (copie pirate html) http://abonnes.lemonde.fr/biologie/article/2016/06/27/l-agronomie-grandeur-nature_4959034_1650740.html SCIENCE ET TECHNO / BIOLOGIE Les travaux en plein champ du Centre d’études biologiques de Chizé (Deux-Sèvres) ont donné cette année des résultats inattendus. Explications.


  • Centre d’études ­biologiques de Chizé (CEBC, CNRS-université de La Rochelle)
  • Vincent Bretagnolle (CNRS)
  • Zone atelier Plaine et Val de Sèvre (Au sud de Niort)
  • Clovis Toullet (Ecobee)
  • Sabrina Gaba (INRA)